vendredi 14 janvier 2011

Avant-propos

Ecrit dans la rage mais dans l'optimisme, ce texte n'est pas abouti.
Ce qui est abouti, par contre, c'est la collection d'impasses dans lesquelles nous sommes, nous, habitants de la Belgique. Ces impasses, ce sont les partis politiques qui nous y ont emmenés.
Nous affirmons que le système politique belge n'est plus viable. Il est usé, dépassé, sclérosé. Il porte en lui sa propre inefficacité. Il est auto bloquant. Calqué assez fidèlement sur le fonctionnement de nos institutions, le modèle autour duquel nos partis politiques sont organisés (structure, hiérarchie, accès aux sphères du pouvoir) est un modèle d'inefficacité. Il protège les acquis, empêche l'évolution des idées ou la ralentit fortement jusqu'à en dégoûter les plus motivés. Il verrouille le pouvoir des meilleurs communicateurs, au détriment des compétences. Messieurs les politiques, vous en êtes à la fois les acteurs et les victimes. Vous nous avez piégés, insensiblement, au fil du temps, depuis des siècles. Plus rien ne bouge. Surtout pas vous. Coincés par la constellation de petits partis, qui existent et vivotent sous prétexte d'une démocratie qui n'est devenue qu'un leurre, même les compromis ne vous sont plus permis. Plus personne n'est dupe. On est en plein jeu de cons. Echéances électorales, alliances et mésalliances, petits jeux télévisés et sorties égocentriques dans la presse sont devenus votre quotidien. Ok, certains d'entre vous sont de vrais bosseurs, compétents, diplômés, des "bêtes de la politique" comme on dit... Mais combien d'autres que l'on n'entend ni ne voit jamais, petits élus de province, députés de ci et de là, étoiles filantes de la politiques, qui s'usent et s'ennuient en vains débats stériles dans des hémicycles semi déserts. Pendant ce temps, les eaux montent et on ne sait pas qui doit décider d'ouvrir ou de fermer la vanne, les routes se dégradent, les investisseurs attendent, les pauvres sont plus pauvres, l'inflation nous plombe le moral et les trains sont en retard.

Bref, nous citoyens,
nous avons décidé de virer les partis politiques.
Nous vous remercions; ne vous méprenez pas, ce n'est pas un merci, mais un vrai licenciement. Ne vous plaignez pas: 10 mois de clause d'essai c'est du jamais vu ! Nous avons été patients, non ? En entreprise, une telle mauvaise volonté serait sanctionnée bien plus vigoureusement. Mais voilà, cela ne vous effleure même pas: vous évoluez dans votre petit monde, vous ne vous rendez pas compte que nous, on bosse en espérant que vous vous occupiez enfin de la gestion du pays. Vous savez, un pays sans gouvernement c'est comme une boîte sans patron, elle coule.
Le souci c'est qu'avec votre Système vous venez tous de l'administration; combien d'entre vous ont été employé, ouvrier ou patron ? C'est bien là une des clés du problème. Eh bien, nous n'allons pas vous laisser saborder notre entreprise Belgique, nous vous jetons par dessus bord. Soyez contents que l'on ne vous demande pas de nous rembourser, bien que le spectacle était vraiment trop long et trop mauvais. Trouvez-vous une île et continuez votre Monopoly ou votre Stratego, comme vous voulez, mais seulement entre vous.
Nous voulons que la Belgique redevienne un exemple d'efficacité, de progression sociale, de culture, et réponde aux enjeux les plus urgents du monde actuel. Nous voulons retrouver notre fierté, notre motivation. Nous n'allons pas continuer d'assister les bras croisés au détricotage de ce que nos parents et grands parents ont construit. Nous reprenons les choses en main, tels des actionnaires déçus par leur management. Vous dilapidez notre capital. Cela suffit.


Assez de préliminaires, voilà notre proposition.

Elle est encore sommaire, imparfaite. Elle est une base de discussion. Nous espérons qu'elle ne sera pas descendue en flammes, bien que nous pouvons déjà imaginer les critiques: "naïf, utopique, illusoire". Ces critiques viendront bien entendu de l'establishment politique. Mais peu importe. Nous croyons fermement qu'au stade actuel, une évolution des institutions classiques ne suffira pas. Mieux vaut repartir de zéro et avoir le courage de mener au moins la réflexion jusqu'au bout.
En dix points et en dix jours nous nous proposons de publier ce manifeste, dès aujourd'hui.

Citoyens, à vos claviers.